Mulberry Garage

dimanche 6 janvier 2013

Carburateur Keihin CVK 34

J'ai eu l'occasion de dégoter un jeu de 2 carburateurs Keihin CVK 34, modèle à dépression, qui équipaient une Kawasaki GPZ, c'est une bonne opportunité pour les décortiquer pour en expliquer le fonctionnement.

Ci-dessous une vue d'ensemble des 2 carbus, que nous allons démonter afin d'en détailler les pièces et leur rôles


* Commençons par démonter le couvercle qui chapeaute le carburateur:

- on aperçoit de suite le ressort de rappel du boisseau dont le rôle est de pousser le boisseau en position fermé car bien souvent les carbus ne sont pas en position verticale sur le moteur et la gravité ne suffit alors pas pour ramener le boisseau en position fermée. Le ressort est caractérisé par un tarage spécifique, plus ce dernier est faible et plus le boisseau pourra monter facilement et enrichir plus rapidement le mélange, provoquant une accélération plus vive

- La membrane sépare de manière étanche la chambre de dépression du canal principal. Si son joint n'est pas parfaitement positionné sur le haut du corps du carbu ou qu'elle est déchirée, la dépression sera moindre et le boisseau ne montera pas complètement... du coup le moteur ne montera pas dans les tours comme il le devrait




* Enlevons le ressort et retirons la membrane associée au boisseau. Ce dernier contient l'aiguille et un écrou-étoile que l'on retire aussi. Voilà une vue de tous les éléments du mécanisme



- L'aiguille est maintenue au fond du boisseau par l'écrou-étoile et le ressort de rappel du boisseau qui appuie sur le tout. Le boisseau en se levant entraine ainsi l'aiguille avec lui.

- Le boisseau dispose d'un canal de dépression qui fait communiquer la chambre de dépression et le canal principal. Lors de l'ouverture des gaz, le papillon s'ouvre et le piston en phase d'admission créé une aspiration de l'air dans le canal principal => il s'en suit une aspiration de l'air présent dans la chambre de dépression via le canal de dépression... et le boisseau se lève alors. Ici le boisseau dispose d'1 seul canal de dépression, il peut y en avoir plusieurs, cela dépend du tarage du ressort de rappel de boisseau.


- On peut remarquer que le boisseau est biseauté, on parle de la coupe du boisseau. Plus la coupe est grande, plus la quantité d'air est grande et donc plus le mélange est appauvri mais plus on décomprime la pression venant du puit d'aiguille où provient l'essence



* Passons désormais au dessous du carburateur en démontant la cuve. Voici ce que l'on obtient:



Démontage de l'axe des flotteurs, on obtient 3 pièces distinctes:


 Et un zoom sur le pointeau:



- Le pointeau dispose d'une pointe en caoutchouc pour parfaitement obstruer l'arrivée d'essence. Il dispose aussi de guide verticaux pour lui permettre de bien coulisser dans le gicleur d'essence de cuve. En fin à sa tête se trouvent une lamelle pour l'arrimer aux flotteurs et une pointe montée sur ressort pour amortir les vibrations quand on roule.

- L'ensemble (flotteurs + pointeau) permettent d'avoir un niveau d'essence constant dans la cuve



* Une fois les flotteurs et pointeau retirés, regardons ce qu'il reste:



- Gicleur principal: son rôle est de calibrer la quantité d'essence venant de la cuve et à injecter dans le tube d'émulsion.

- Tube d'émulsion: c'est un tube percé de trous sur sa hauteur, au fur et à mesure que l'aiguille se lève avec le boisseau, les trous du tube d'émulsion sont désobstrués en commençant par le bas... l'air s'engouffre dans les trous et vient en contact avec l'essence, il se créé une émulsion d'air et d'essence => l'émulsion d'essence facilite la vaporisation de l'essence

- Puit d'aiguille: petite partie cylindrique en laiton/cuivre situé au sommet du tube d'émulsion dans lequel coulisse l'aiguille

- Gicleur de ralenti: son rôle est de garantir un petit filet d'émulsion quand le boisseau n'est pas levé, et ceci devant le cylindre. Le gicleur de ralenti dispose d'un petit tube d'émulsion et d'un canal d'alimentation en air dédié qui va chercher l'air devant le carbu (canal d'air secondaire). La quantité d'émulsion aspergée à l'entré du cylindre est modulé au moyen de la vis de richesse


Ci-dessous une vue des l'ensemble de ces pièces démontées





- Le gicleur d'essence de cuve est le plus gros gicleur présent dans la cuve. L'essence arrive par ce dernier, ce dernier serti. Le pointeau coulisse dans ce dernier.

- Le dernier gicleur est celui dédié au starter: gicleur de starter. Ce dernier va amener de l'essence juste devant l'entrée du cylindre. Associé à ce dernier, un canal va directement de la chambre de dépression et débouche devant l'entrée du cylindre. Ce canal s'ouvre quand on actionne manuellement le starter

... heummm sinon, quoi dire d'autres:
Ci-dessous l'arrivée d'essence et le trop plein


Ci-dessous la face avant du carbu: on voit bien le puit d'aiguille, le canal d'air secondaire qui alimente le ralenti et la mise à l'air de la chambre de dépression


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